La singularité Projet artistique transmédia collaboratif, Benoît Labourdette Figures d’inspiration Artistes et intervenants Explorations visuelles Vidéos Revue de presse Benoît Labourdette Premières pistes de travail - juin 2016 “La singularité” est un projet transmédia collaboratif, lancé en 2016 par Benoît Labourdette. Autour d’une colonne vertébrale thématique, sur une longue durée (plusieurs années), se développent des créations de films, de formes théâtrales, des expositions, des ateliers de création dans divers champs... des formes autonomes, par divers artistes, qui se nourrissent mutuellement. La « singularité technologique », nommée communément « La singularité », le cœur thématique de ce projet transmédia, est l’hypothèse d’un futur moment de bascule, situé entre 2030 et 2040, à partir duquel les intelligences des machines surpasseraient l’intelligence humaine, et que le pouvoir sur le monde échapperait alors totalement à l’être humain. Ces hypothèses de la science-fiction sont aujourd’hui en train de se déployer dans notre quotidien. Elles méritent fort d’être mieux comprises, détournées, appropriées, via la création artistique. Des mutations en cours Les créateurs de la nouvelle intelligence artificielle Viv, n’ont-ils pas pour slogan : Radically simplifying the world by providing an intelligent interface to everything (Simplifier radicalement le monde en donnant une interface intelligente à tout) ? La puissance de leur nouvel assistant personnel est phénoménale. Le directeur général de Google, Eric Schmitt, n’a-t-il pas publié en 2013 avec Jared Cohen le livre The new digital age - Reshaping the future of people, nations and business (Le nouvel âge digital - Remodeler l’avenir des peuples, des nations et des entreprises) ? Tout un programme... à prendre au sérieux quand il vient du directeur de la société qui se dispute, avec Apple, la première place mondiale en termes de capitalisation boursière (c’est à dire qu’elles brassent plus d’argent que n’importe quelles autres entreprises dans les diverses activités humaines, et leur fond de commerce n’est que l’intelligence et l’ergonomie des machines). Amazon, avec son cylindre Echo, doté de l’intelligence artificielle évolutive Alexa n’apporte-t-il pas depuis mi-2015 de l’aide décisionnelle au quotidien à déjà bien des foyers américains ? Les voitures Tesla ne prennent-elles pas déjà le volant à votre place quand vous le désirez, décidant par elles-mêmes ce qu’il faut faire sur la route ? Facebook ne vous propose-t-il pas déjà de futurs « amis » qui ne sont pas dans votre carnet d’adresse, qui ne sont pas encore en relation avec vous, même via des intermédiaires, mais qui sont des plus pertinents pour vous, et avec qui vous aurez des échanges via Facebook, donc vous serez exposé plus longuement aux publicités sur cette plateforme qu’ailleurs ? Et ainsi de suite... La création artistique En tant qu’artistes et en tant que citoyens, créer autour de ces notions, jouer avec la technologie, comprendre les machines, le numérique, puis s’exprimer et partager ces expressions à travers des faits artistiques, prendre de la distance, affirmer sa liberté, sa « singularité », justement, instituer sa place singulière d’humain dans les espaces autant symboliques que physiques, c’est un projet, un travail sur la conscience, qui nous semble important et profond, politique au sens très vaste du terme. Premiers éléments sur ce site Des Figures d’inspiration : personnages, concepts, lieux, situations... liés à la singularité. Des figures dramaturgiques et symboliques. Bref, le « champ » a partir duquel l’imagination de chacun peut se déployer. Les premiers Artistes et intervenants investis dans le projet et leurs pistes de travail. Des Explorations visuelles : études et propositions visuelles pour représenter les actions dans le cadre du projet. Les premières Vidéos réalisées dans le cadre du projet commencent à être mises en ligne. Le début d’une Revue de presse autour du sujet de « la singularité ».Polysémie Au départ, le terme « singularité » signifie la spécificité, la particularité, l’individualité. Mais il est polysémique. Dans les domaines scientifiques, « La singularité » est le point à partir duquel les règles ne seront plus jamais les mêmes. Par exemple « la singularité gravitationnelle » est l’endroit, à l’approche d’un trou noir, à partir duquel le changement radical des conditions fait que les lois de la physique deviennent complètement différentes, et même inenvisageables. Ou « la singularité mathématique » est le moment à partir duquel une courbe dérive, change complètement de direction. La future « singularité technologique », un moment après lequel le monde fonctionnerait d’une façon essentiellement différente, aujourd’hui inimaginable, adviendrait du fait du changement radical des conditions socio-techniques produites par l’accroissement exponentiel des capacités cognitives et opératoires des machines. La singularité technologique Ce phénomène semble être en train de se produire (assistants personnels, voitures sans conducteur, algorithmes pour les rencontres amoureuses, victoire de la machine au jeu de go, choix économiques, évolution du travail, capacité des machines à apprendre par elles-mêmes et à en fabriquer d’autres...). Il fait partie de notre vie quotidienne, ce n’est plus de la science-fiction. Pour ceux qui croient à ce concept, le « moment de singularité » arrivera entre 2030 et 2040, dans une vingtaine d’années. Il est assez vraisemblable qu’il survienne sans que nous nous en rendions compte, car de façon progressive, utile dans notre quotidien et en des modalités et endroits différents en fonction des domaines de la vie. La science-fiction est du passé Bien des débats, des publications et des œuvres autour du futur de la relation homme-machine existent, depuis Isaac Asimov, et même antérieurement avec Gaston Leroux ou Karel Čapek. Le cinéma de science-fiction est nourri de longue date de pensées prospectives souvent pertinentes, mais il n’y a pas encore eu à notre connaissance de projet artistique d’ampleur et transmédia (mettant en relation plusieurs formes artistiques et collaborations, dans la complémentarité et dans la durée) autour de cette thématique précise, concrète, d’un moment de bifurcation proche, réel et semble-t-il majeur pour l’ensemble de l’humanité. Ce thème, « la singularité » se situe à notre sens à un endroit des plus prospectifs et innovants, et très concret aujourd’hui, dans tous les domaines (sociologie, psychologie, philosophie, création, industrie…). Il s’agit de poser des questions, de mettre la pensée en mouvement, par l’action artistique. Historique Le sujet concret de la « singularité technologique » naît dans les années 1930 (même s’il n’est ainsi nommé qu’en 1993), puis commence à être développé par John Von Neumann, l’inventeur de l’ordinateur moderne, dans les années 1950, est déjà discuté à l’époque par Jacques Lacan, et est aujourd’hui de plus en plus présent sur la scène médiatique. Des scientifiques de renom, comme Stephen Hawking, luttent contre le développement inéluctable de l’intelligence artificielle. Et à l’opposé, l’un des “fleurons” du développement des intelligences des machines est Ray Kurzweil (qui travaille désormais pour Google et a créé la “Singularity University” en 2008), qui est aussi le concepteur d’une gamme de synthétiseurs (les “Kurzweil”) qui ont nourri la musique pop des années 80 (de Steevie Wonder à Jean-Michel Jarre ou Pink Floyd…). Le projet artistique transmédia Dans le cadre de cette thématique et dans l’ouverture à des collaborations artistiques, il est possible de déployer énormément d’imaginaires, de représentations, d’histoires, de personnages, d’incarnations, d’enjeux humains... L’idée est donc, autour de cette colonne vertébrale polysémique, « la singularité », de faire des actions fortes, des coproductions et des partenariats artistiques en synergie sur la durée : des petites formes, cinématographiques, théâtrales, musicales, d’art plastique et intellectuelles, ainsi que des actions pédagogiques avec des moments de restitution, mais aussi développer des objets artistiques plus ambitieux, un spectacle transmédia notamment. Fondements J’ai toujours travaillé à la croisée de la création et des technologies, en tant qu’artiste et en tant que pédagogue. La compréhension du langage des machines me semble indispensable à la possibilité d’une démocratie, tout comme le sont la maîtrise de la langue écrite et du langage des images. Je me suis moi-même approprié très tôt la technologie, apprenant le langage des microprocesseurs à dix ans, créant un serveur minitel à treize ans (un site web dix ans avant l’apparition d’internet), programmant de rudimentaires systèmes experts (ancêtres des machines intelligentes d’aujourd’hui) à quinze ans... tout en faisant déjà du théâtre et du cinéma. D’ailleurs, le personnage principal de mon premier long métrage « La tête dans l’eau » (1995) a pour nom de famille « Cray » (nom du plus puissant super-ordinateur de l’époque). Plus récemment, j’ai conçu un logiciel d’aide à l’écriture de scénarios, hybridé des poèmes générés par ordinateur avec des poèmes humains, fait de nombreuses expériences avec les drones... Je perçois aujourd’hui que travailler explicitement sur le sujet de « La singularité », rassembler des créations artistiques et des démarches pédagogiques autour de cet enjeu politique (au sens très large du terme), est une étape logique dans mon cheminement, un lieu symbolique dans lequel mon point de vue singulier peut susciter une puissante émulation créative. Après avoir créé le Festival Pocket Films (creuset de centaines de films), le film collaboratif Parle-moi DEL et récemment le spectacle transmédia Bonjour ma belle, entre autres, le projet transmédia « La singularité » semble une étape logique, pertinente, collaborative, concrète et motivante ! Benoît Labourdette Production Projet porté par Benoît Labourdette production. Coproductions en cours de mise en place. Graphisme : Leny Müh. Scénographie : Gabrielle Desjean.Contact Benoît Labourdette : benoit.labourdette@gmail.com / 06 80 03 19 83 Références Pour en savoir plus sur le travail de Benoît Labourdette, cinéaste, expert dans le domaine des écritures et de la médiation numérique, à la croisée de l’image et du spectacle vivant : www.benoitlabourdette.com. Exemples de projets et créations : « Bonjour ma belle », spectacle transmédia (Femis/CNSAD - 2016). « Parle-moi DEL », projet transmédia (résidence à la maison populaire de Montreuil - 2015). Projections itinérantes dans des quartiers. Travail de création avec drones. Création cinématographique. Installations et dispositifs. Dispositif vidéo et conseil transmédia pour l’opéra « La petite renarde rusée » (Arcal, 2016). Actions pédagogiques. Livre « Education à l’image 2.0 ».